Brève communication

Un comportement rare : prédation d’une femelle ténérale d’Aeshna juncea par une larve du genre Aeshna (Odonata : Aeshnidae)

A rare behaviour: predation of a teneral female of Aeshna juncea by a larva of the genus Aeshna (Odonata: Aeshnidae) Doucet Guillaume keyboard_arrow_down Mondion Julien keyboard_arrow_down
Référence bibliographique : Doucet, G. & Mondion, J. (2024). Un comportement rare : prédation d’une femelle ténérale d’Aeshna juncea par une larve du genre Aeshna (Odonata : Aeshnidae). Martinia, 38 (3) : 27-30
Revue Martinia -

Les odonates sont de redoutables prédateurs dont le régime alimentaire a été étudié par de nombreux auteurs (Corbet, 1962 ; Pritchard, 1964, 1965 ; Lawton, 1970 ; Chovet, 1976 ; Alzmann et al., 1999). L’étude du régime alimentaire des imagos s’est faite jusqu’à récemment principalement par des observations in-natura mais, depuis peu, l’étude des fèces par la technique du metabarcoding a permis d’en savoir beaucoup plus sur la nature des proies et leur importance respective (Kaunisto et al., 2017, 2020). Pour les larves, l’analyse peut se faire en étudiant visuellement les contenus des fèces (Chovet, 1976 ; Folsom & Collins, 1984 ; Blois, 1985) mais depuis quelques années il est, comme pour les adultes, également possible d’étudier ce même matériel avec des techniques de metabarcoding (Cheng & Lin, 2016) ou par le biais des isotopes stables (Rudolf, 2020), ce qui apporte des informations plus précises sur la diversité des proies et permet de détecter des taxons dont les restes ne sont pas reconnaissables visuellement. Il est aussi possible de travailler sur le sujet par le biais d’observations en laboratoire dans des conditions contrôlées (Pritchard, 1965 ; Rowe, 1987 ; Hirvonen & Ranta, 1996 ; Klecka & Boukal, 2012). Les proies les plus régulièrement citées par ces différents travaux en ce qui concerne le stade larvaire sont des larves d’éphémères, de diptères, de trichoptères, de plécoptères, des petits crustacés (gammares, aselles, daphnies…), des oligochètes, des mollusques, des adultes d’hétéroptères et de coléoptères, des alevins de poissons, des larves d’amphibiens voir des adultes (Boudot et al., 2017) et même des larves d’odonates d’autres espèces ou de la même espèce, les cas de cannibalisme étant documentés chez de nombreux taxons (Fischer, 1961 ; Van Buskirk, 1992 ; Sentis et al., 2022). Lire la suite...

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